Demeure dite Château de Sénéjac

 

 

 

 

      

Dès le 16ième siècle, la baronnie de Sénéjac apparaît. Située au nord-ouest de la commune du Pian, sur un plateau qui domine les environs, et le cours du ruisseau appelé la Jalle.

 Appelé Château de Senilhac par l’abbé BAUREIN, son premier propriétaire connu fut au 16ième siècle Nicolas de BLOYS, écuyer, qui épousa Jeanne de FLEIX, dame de Maurian en Blanquefort. Leur fils, François, écuyer, épousa, en 1583, une noble demoiselle Marie Benoîte de LASGEBATON, fille du Président du Parlement de Bordeaux. Les de BLOYS devaient être une grande et ancienne famille. En 1589 François de BLOYS possédait Sénéjac et Maurian en Blanquefort.

 Ce château doit remonter au-delà de cette époque. Il y a dans un pavillon une pièce basse voûtée, dont les murs sont épais et dont la clé de voûte est supportée par un lourd pilier carré occupant le centre de la pièce. Ce pavillon, au pied duquel est un fossé entretenu par une source abondante, et des fondations de murailles épaisses retrouvées en faisant des fouilles dans la cour, semblent prouver en ce lieu l’existence d’un château peut-être avant le 15ième siècle ; mais ses premiers seigneurs sont tout à fait inconnus.

 Au 17ième siècle, c’est le Maréchal d’ORNANO, gouverneur de Guyenne, lieutenant du Roi Henri IV, Maire de Bordeaux, qui prend possession du domaine.

Dès 1746, et pendant près de deux siècles, Sénéjac appartint à la famille de CHATARD, "bien acquis pour le prix et somme de 52000 livres composé de 30 j. de vigne, 25 j. bois et taillis". Plusieurs constructions se rattachent à cette époque. Les de CHATARD n’étendirent leur domination que sur le village de Sénéjac, qui avoisine le château, et sur quelques parties de cette paroisse. Un d’entre eux, entré dans la prêtrise, mourut au château et fut enterré dans l’église du Pian.

 Au 18ième siècle, Messire Joseph Ignace de CHATARD, écuyer et conseiller honoraire au Parlement de Guyenne, commissaire aux requêtes du palais, était Seigneur de Sénéjac tout comme avant lui son aïeul Yves de CHATARD, bourgeois. En l’an 1782, le 28 juin, il maria son fils, Eusèbe, avec Marguerite de CASTELNAU au sein du château « dans la chapelle domestique du château » en présence de l’abbé PRENDERGART, curé du Pian et plusieurs hauts personnages, parmi lesquels le Comte de RAYMOND et Dominique de GRENIER, écuyer, qui signèrent l’acte de fiançailles.

 A partir de ce mariage, les de CHATARD disparurent peu à peu de la scène et au commencement du 19ième siècle, le domaine passe aux mains de Monsieur BAOUR, qui lui fit faire en 1805 des agrandissements importants qui constituèrent à-peu-près l’édifice actuel, et qui en améliora la production.

 Entre 1839 et 1867, se succédèrent ensuite Messieurs de MELLER, DUCHESNE, ROQUES et CAUSSE.

 En 1860, le Comte DE GUIGNE prend possession de cette terre de 160 hectares qui ne quittera plus la famille. Le vignoble est alors en voie d'agrandissement occupant alors 60 hectares dont un peu plus de la moitié est en plein rapport. En 1874, le vignoble produit ainsi 80 tonneaux.

Le vignoble est reconstitué dans la plus pure tradition médocaine en 1974 avec l'arrivée de l'arrière petit fils du Comte DE GUIGNE, Charles. Le château reprend alors vie.

Depuis peu, une nouvelle impulsion vient d'être dressée au château de Sénéjac, et ce depuis son acquisition en 1999 par la famille RUSTMANN.

 "Une des résidences les plus agréables du Médoc" (FERET Edouard), le château de Sénéjac, remanié plusieurs fois, conserve des traces des différents siècles qu’a traversés son existence. C’est de ce mélange, où domine le moderne, qu’est sortie la construction actuelle qui est un rectangle à deux étages, à pavillons peu saillants, avec de grandes pièces basses. Ce rectangle est entre cour et jardin ; la cour se prolonge entre deux longues rangées de servitudes, et l’on y entre par un portail à plein cintre qui doit remonter à l’époque des de CHATARD. Au pied du portail est la source abondante qui entretenait les fossés, dont il ne reste que de faibles vestiges ; elle entretient aujourd’hui une succession de vastes viviers poissonneux qui se déroulent à travers des peupliers et des pelouses, jusqu’à la Jalle, dont les eaux coulent dans le fond du vallon.

 Les vignes, plantées sans doute dès le 16ième siècle, s’étendent au nord, au sud et à l’est du château, légèrement incliné en direction de la Jalle de Ludon. Le sol de graves sableuses sur un socle argileux accueille une majorité de Cabernet.

Sources :                                                                                                                                                                                                     Archives historiques du Département de la Gironde - Tome XLIV n°CCXX - éd. Feret, 1809                                                                  Cocks C. et FERET E. - "Bordeaux et ses vins 17ième édition sous la direction de BOIDRON B." - éd. Feret, 2004                            DOUAZ Michel – « Encyclopédie des crus bourgeois du bordelais » éd. De Fallois, 1992                                                                     FERET Edouard - Statistique générale du Département de la Gironde" Tome II -éd. Feret, 1874                                                         GUILLON Edouard – « Les châteaux historiques et vinicoles de la Gironde » Tome 2, 1867                                                                  Mairie de Le Pian Médoc – « Le Pian Médoc et ses monuments » éd. Horizons chimériques, 1991                                                        TERS Didier – « Haut Médoc » éd. Nathan, 1985

Lieu-dit : Sénéjac                                                                                                              Parties constituantes : parc ; vivier ; parties agricoles ; chai ; pigeonnier
Epoque de construction : 2e moitié 19e siècle
Auteur(s) : maître d'oeuvre inconnu
Historique : Porche : début 17e siècle ; logis : 2e moitié 19e siècle
Gros-oeuvre : pierre de taille ; enduit partiel ; pierre
Couverture (matériau) : tuile mécanique ; tuile plate
Etages : 1 étage carré
Couverture (type) : toit à longs pans ; croupe ; toit polygonal ; toit en pavillon ; terrasse
Typologie : château vinicole
Propriété privée
Date protection MH : édifice non protégé MH
Type d'étude : inventaire topographique  Date d'enquête : 1976
N° notice : IA00025149  1986
Dossier consultable : service régional de l'inventaire Aquitaine
54, Rue Magendie 33074 BORDEAUX Cedex - 05.57.95.02.02

Source : http://www.patrimoine-de-france.org