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On suppose
qu’au 5ième siècle, sur une plaine élevée, au lieu Camparian,
situé au nord du bourg, se trouvait un camp Wisigoth.
Le Pian Médoc a probablement eu
une certaine importance à l'époque gallo-romaine. On a en effet relevé sur
son territoire des restes de la "Levade", voie romaine surélevée
(par rapport aux sols marécageux du Médoc) qui conduisait de Bordeaux à
Soulac et ce au lieu des Ormes, près de Louens. C'est F.JOUANNET qui
signala en 1837 quelques mètres de cette voie antique. D.BROCHERION et
M.BARON reconnaîtront en 1988 sur des photographies aériennes de l'IGN,
une dizaine de kilomètres de cette voie apparente au sol, du bois du Luget
à la RN.
L'Abbé BAUREIN évoque en 1876 dans un ouvrage
l'existence de la Paroisse Saint-Seurin du Pian. Il reconnaît avoir
"aucun renseignement local sur cette paroisse" mais observe qu'on la
trouve appelée de Daupian dans les anciens titres gascons, "parropia de
Daupian" dans un titre du 19 septembre 1335.
Il décrit brièvement cette paroisse "placée
dans la contrée du Haut Médoc et dans le district de l'Archiprêtré de
Moulix, distante de 3 lieues de Bordeaux. Bornée vers le levant par les
paroisses de Ludon et de Parampuyre, vers le midi par celles de
Blanquefort, chef lieu du canton, et du Taillan, vers le couchant par
celle de Saint-Aubin, et vers le nord par celles d'Arsac et de Macau".
"Il n'existe alors "point de bourg.
L'église et le presbytère sont isolés. Il n'y a plus de landes que de
terres en culture".
Le dictionnaire universel de la France de
l'Abbé EXPILLY ne fait nullement mention de cette paroisse et l'on n'en
connaît pas le nombre d'habitants. On ne la croit pas extrêmement peuplée.
Ne pouvant pas apporter plus de renseignements
sur l'état actuel de cette paroisse, l'Abbé BAUREIN reprend alors les
quelques informations de son ancien état.
Au 14ième siècle, la puissance de
la seigneurie de Blanquefort était immense. Sa juridiction comprenait une
grande partie du Médoc et se prolongeait jusqu’au Bassin d’Arcachon. Elle
avait haute justice sur les paroisses tels Arsac, Avensan, Bruges,
Eysines, Le Pian, Ludon, Maurian, Saint Médard.

Dans les Archives Historiques du département
de la Gironde, on apprend l'existence de Le Pian par une donation de
Bertrand du GOTH à son neveu Raymond Guillaume du GOTH. "Le 13 avril
1311, Bertrand du GOTH, évêque d'Agen, pour reconnaître les services de
R.G. du GOTH, chevalier, son neveu, lui donne tout ce qu'il a, comme
héritier de Marquise d'Illac, sa mère, dans le diocèse de Bordeaux, et
notamment à Blanquefort, Saint-Seurin, Ramafort, Le Pian, Artigues, Macau..."
Cette donation, passée par devant Maître P. DOSSEMONT, Notaire d'Agen,
est suivie de l'acte par lequel Guillaume de CASES, juge ordinaire d'Agen,
la rendit exécutoire le 15 avril 1311.
Les hommes et tenanciers de la juridiction de
Blanquefort reconnurent Raymond Guillaume du GOTH comme leur seigneur le
27 avril 1311 "après qui leur fit donner lecture dudit acte de
donation".
Dans une chartre du 19 septembre 1335, il
paraît ainsi "qu'un certain nombre des habitants du Pian reconnut tenir
en fief féodalement toutes leurs maisons, terres, vignes, bois, prés,
landes, jardins, moulins, selon les fors et coutumes du pays bordelais, de
la noble Dame Miramonde de CA(I)LHAU, Dame de Podensac et épouse de noble
Baron Bernard d'ESCOSSAN, Damoiseau, Seigneur de Langoyran".
Ces mêmes habitants déclarèrent par cette même
chartre que "leurs prédécesseurs avaient tenu ces mêmes objets de
Monsieur Pierre CAILHAU, citoyen de Bordeaux, domicilié Rue Neuve, et de
ses ancêtres, sous le devoir d'un droit d'exporle et sous 30 libres
bordelaises de cens et rente annuelle", considérable pour ce temps là,
équivalent à une somme de 300 livres en 1876. Le fief devait être d'une
étendue très grande pour pouvoir supporter cette rente.
Ils consentiront une nouvelle reconnaissance
en faveur de la Dame Miramonde de CAILHAU, sa fille et son héritière sous
les devoirs ci-dessus et en outre sous celui de "deux hébergements par
an, pendant une nuit et un jour, pour chacun, à l'égard de 12 hommes à
cheval et autant à pied" et pendant chaque hébergement ces habitants
donneront "un dîner et un souper" fournissant "pain, vin,
viandes ordinaires".
"La dame de fief" devait prévenir et même
requérir ces habitants au sujet de l'acquit de ces deux hébergements pour
leur laisser le temps de s'y préparer; ces hébergements devant par
ailleurs s'acquitter dans l'espace qui est entre la fête de Saint Michel
(vers le commencement du mois de mai) et celle de Saint Jean Baptiste.
Les habitants du Pian étaient également tenus
d'héberger, chaque année, cette dame et 24 personnes de sa suite.
Si la Dame Miramonde de CAILHAU n'usait pas de
ce droit d'hébergement dans l'espace de temps assigné, les habitants du
Pian "en étaient quittés et déchargés pour cette même année".
La Dame Miramonde de CAILHAU est issue d'une
des maisons les plus anciennes et distinguées de Bordeaux; maison qui a
fourni plusieurs maires à la ville de Bordeaux (Arnaud CA(I)LHAU maire en
1200, Pierre CAILHAU surnommé le prud'homme maire en 1235, un autre Pierre
peut-être le même, maire en 1244) mais sans aucune relation avec la Porte
du même nom situé à Bordeaux.
L'Abbé BAUREIN effleure également la vie
quotidienne des habitants du Pian. "Les gens de la lande où la présente
paroisse est située se sont maintenus dans leur ancien usage. Du pain de
seigle et un peu de lard suffisent pour la nourriture de ceux qui gardent
les troupeaux dans les landes" citant un proverbe gascon "es bien
bonne la micque quand la hame pique" c'est-à-dire "on trouve bon les
aliments les plus insipides lorsqu'on est pressé par la faim".
En 1525, la paroisse du Pian Médoc faisait
partie du fief d’Agassac. Le Seigneur en était Jean DE SAULT.
Peu après l'éclatement de la chatellerie de Blanquefort
et la naissance de la seigneurie du Pian avec pour Seigneur François Guillaume d’ALESME,
un échange fut réalisé le 8 mars 1601, en la ville de Bordeaux, en la
maison de Monsieur Mathieu DUVERGER, près porte de Jaux, logis de Jacques
de DUFORT, Seigneur de Duras entre celui-ci et entre autre Dame Marie
LAMBERT veuve de Guillaume d'ALESME, conseiller au Parlement de Bordeaux.
Cet échange porta sur certaines dépendances de
la chatellerie de Blanquefort et de la baronnie d'Arès contre un fief
noble, une métairie en la paroisse d'Ambarès et 9000 écus sols. Ainsi
"le Seigneur de Duras céda à jamais perpétuellement les paroisses du
Taillan, Saint Médard, Saint Aubin, Le Pian, Parampuyre, Arsac, Avensan,
Macau, Ludon avec tous droits de justice, haute, moyenne et basse, palus,
paccages, vacquans, corvées, manoeuvres, bans, guêts, sivadages, octaves,
ensemble des cens et rentes foncières et directes". Pour la Paroisse
du Pian, Demoiselle d'ALESME fut tenue "faire et prêter hommage audit
Seigneur de Duras et à ses héritiers et légitimes successeurs, savoir :
une paire d'éperons dorés".
Cette
seigneurie se trouvait dans la maison noble de Geneste, et elle restera
dans la famille d'Alesme jusqu'en 1768.
Sources :
Abbé BAUREIN - "Variétés Bordeloises ou essai historique et critique sur
la topographie ancienne et moderne du diocèse de Bordeaux" - éd. Feret,
1876
BROCHERION D., BARON M. - La Levade ancien grand chemin public de Bordeaux
à Soulac - 1988 Archives historiques du Département de la Gironde - Tome XLI, n°LXII - éd.
Feret, 1806
Archives historiques du Département de la Gironde - Tome XIII, n°XVI - éd.
Feret, 1871-1872
Archives historiques du Département de la Gironde - Tome XXVI, n°XLIV - éd.
Feret, 1878
JOUANNET F. - Statistiques du département de la Gironde - I p139 - Paris
1837/1839
SION Hubert - La Gironde 33/1 carte archéologique de la gaulle
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