Demeure dite Château Malleret |
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Les 5 photos ci dessus sont extraites de "Châteaux et demeures de charme dans le vignoble bordelais" (éd. Auberois, 1994)
Les 2 photos ci dessus proviennent du site Internet du Château de Malleret
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Les Bordelais ont eu le génie d'associer de magnifiques demeures à des vignobles de qualité. Quel meilleur exemple que le Château de Malleret ! Situé sur un petit coteau qui domine La Jalle du Pian Médoc, Malleret avec sa façade lisse et blanche, ses combles abrupts, recouverts d’ardoises chapeautant un étage surélevé par les CLOSSMANN, son perron gardé par deux lions, s’impose comme un des plus agréables domaines du Médoc. Les deux pavillons latéraux qui l’encadrent, construits sous Louis XIV, renforcent cette impression de charme et de beauté. Aujourd’hui, seul ces deux pavillons rectangulaires dont l’un est flanqué d’une tour circulaire, hors d’œuvre, subsistent de l’ancienne gentilhommière du 17ième siècle. Devant la façade sud se déroule un tapis de verdure ; au nord s’avancent des servitudes et les anciens pavillons supportant les armes rouillées des BASTEROT ; puis à l’entour s’étend le vignoble au milieu duquel est élevé les bâtiments de l’exploitation viticole. Son vignoble de 60 hectares, reparti en trois parcelles de mêmes surfaces (20 hectares) et bien drainées, est situé sur des graves de 5 à 6 mètres reposant sur un socle d’alios et de sable, sur la commune du Pian Médoc et celle de Ludon. Le domaine de Malleret semble n’avoir jamais été une seigneurie. Il appartenait au 17ième siècle à Monsieur de MALLERET, écuyer du roi avant d’être racheté par le Président de BASTEROT. C’était un petit domaine, une métairie, une habitation rustique à vocation vinicole autrement dit un « Bourdieu » (Bourdiu, Bourdhil en gascon) que Monsieur de BASTEROT fit démolir pour élever à la place un petit château genre Louis XV, avec perron, pavillons, surmontés de girouettes aux armes des BASTEROT. Peu avant la révolution, Monsieur de BASTEROT le vendit à Monsieur BARTHEZ, négociant à Bordeaux qui créa le vignoble et le cru BARTHEZ et garda le château jusqu’en 1830. Malleret passe ensuite entre les mains de Monsieur BARBE (9 ans) puis d’un riche notaire, Monsieur SICARD qui démolit en partie le corps de logis pour édifier au-dessus une sorte de villa au style un peu lourd. Au décès de celui-ci en 1859 dans son château, sa veuve vendra le château à la famille CLOSSMANN, riches négociants en vin dont la maison (CLOSSMANN & Cie), fondée en 1770 par le Baron CLOSSMANN et installée dans le haut lieu du commerce de vins de Bordeaux, quartier des Chartrons, figure parmi les plus anciennes sociétés de négoce de la Place de bordeaux. Les CLOSSMANN qui avaient affermé le château en 1830 lui feront subir des transformations, l’exhaussant pour en faire le bâtiment moderne que l’on peut voir aujourd’hui. Son parc est redessiné au début du 19ème siècle, sous Napoléon III, par l’ingénieur des eaux et forêts, Armand Joseph IVOY, personnage étonnant à plus d’un titre, propriétaire du Domaine de Geneste au Pian Médoc. A l’époque la propriété de Malleret comprenait 260 hectares, dont 150 de bois de chênes et de pins, 3 de terres labourables, 57 de prés repartis sur le Pian, les palus de Ludon et les marais de Parempuyre, 50 de vignes dont près de la moitié sur Ludon produisant plus de 70 tonneaux. Il ne possède pas une véritable formation de paysagiste, seuls quelques rudiments d’agronomie et de l’intérêt pour les activités d’une société savante et botanique, la société linnéenne, crééé à Bordeaux en hommage au célèbre botaniste suédois. Sur les terres du domaine, IVOY place des cèdres du Liban, des ginkgos, des hêtres pleureurs, des séquoias. Sur les pelouses, il dispose des statues symbolisant les quatre saisons et dissimule les chais construits à l’entrée de la propriété derrière des plantations d’essences exotiques. Outre le domaine, le vignoble et le parc, Malleret abrite un des haras les plus prestigieux d’Europe. Les voyages répétés de Paul CLOSSMANN en Angleterre lui fit découvrir deux passions : l’élevage des chevaux et la chasse à courre. En 1836, il décide de créer un haras et fait construire des écuries sur le mode anglais avec un patio suffisamment vaste pour abriter quinze poulinières ayant engendré une pépinière de champions. C'est le début d'une relation étroite entre la vigne et les courses hippiques. Aujourd’hui encore les écuries restent un modèle du genre. A la mort de Paul CLOSSMANN, le domaine revint à sa soeur la Marquise d'Escayrac qui le laissa à sa fille la Marquise du VIVIER. Son époux, Bertrand du Vivier de Fay Solignac, développera l'élevage à Malleret. La tradition chevaline est ainsi bien ancrée dans les mœurs de la famille du VIVIER, qui entretient également l’un des plus brillants équipages de chasse à courre. Qui dit chasse à courre dit chevaux, bien entendu. Mais plus curieux à Malleret se tient aussi un équipage de chasse à courre… à pied !!! Désireuse de se consacrer à l'élevage, la famille du Marquis du VIVIER déléguera l'activité viticole. La famille de GUIGNE, propriétaire du Château Sénéjac, acquit la société de négoce CLOSSMANN & Cie. Depuis la fin du 20ème siècle, la société a intégré le groupe Oenoalliance. Le château appartient aujourd'hui à la famille OBERKAMPF. Sources : DE BIEVILLE Diane, GODEAUT Jean Pierre – « Châteaux et demeures de charme dans le vignoble bordelais » éd. Auberois, 1994 DOUAZ Michel – « Encyclopédie des crus bourgeois du bordelais » éd. De Fallois, 1992 FERET Edouard - Statistique générale du Département de la Gironde" Tome II -éd. Feret, 1874 GARDELLES Jacques – « Le guide des châteaux de France – 33 – Gironde » éd. Herné, 1981 GUILLON Edouard – « Les châteaux historiques et vinicoles de la Gironde » Tome 2, 1867 Mairie de Le Pian Médoc – « Le Pian Médoc et ses monuments » éd. Horizons chimériques, 1991 TERS Didier – « Haut Médoc » éd. Nathan, 1985
Lieu-dit : Malleret
Parties constituantes
: parc ; parties agricoles ; écurie ; chai Source : http://www.chateau-malleret.fr http://www.patrimoine-de-france.org
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